Voyage dans le désert du Sahara


Pour les jeunes filles et les mères qui souhaitent nous accompagner sur le continent africain, plus précisément en Tunisie dans le désert du Sahara, voici ce que nous vous proposons. Chaque année, au printemps, autour des vacances de la fête de Pâques, un voyage de 10 jours est prévu dans cette belle région, afin de nous faire découvrir le vrai visage de QUI NOUS SOMMES. Évidemment, un tel voyage engendre des coûts. Même si l’on fait des levées de fonds au cours de l’année pour défrayer les coûts d’un tel voyage avec Spiritours, il n’en demeure pas moins qu’un montant maximum de 2 000 $ est réclamé par personne. Autrement dit, nous devons toutes défrayer les frais de notre voyage. Bien que ce voyage soit dispendieux, il n’en demeure pas moins que cette expérience sera des plus mémorables et des plus enrichissantes pour nous toutes. En attendant, je vous laisse lire le récit d’une amie, un guide extraordinaire pour Spiritours, Chantal Forest, qui a séjourné là-bas et qui se joindra à nous au moment voulu.

RENCONTRES AU PAYS DU JASMIN

Juin 2009. La maman que je suis a besoin de repos, de prendre de la distance, de se retrouver seule avec elle-même. Mère de 9 enfants, j’oublie parfois que j’existe. Je communique alors avec mon ami Guy, qui est accompagnateur chez Spiritours, voyagiste offrant des voyages spirituels et de croissance personnelle. Je lui demande une suggestion de destination. Il m’en dresse une liste et tout en haut : LE SAHARA! Le mot semble clignoter. Je ressens, à ce moment-là, mon premier appel vers ce merveilleux pays qu’est la Tunisie. Deux semaines plus tard, j’y suis. Seule avec moi-même! Dans un émerveillement persistant, je découvre un nouveau monde. Des gens simples, accueillants et conviviaux m’ont fait sentir chez
moi durant toute la durée de mon séjour. Devant mon petit hôtel, le stationnement des dromadaires! Vraiment très exotique!

Je suis revenue avec un désir profond d’y retourner. Je suis sortie du désert, mais lui ne m’a pas quittée. Il réside en moi.

Avril 2012. Me voilà repartie vers mon merveilleux pays de soleil et de sable. Je suis habitée à la fois par une grande joie et par une certaine crainte de ce que je vais retrouver. Le pays est-il maintenant rempli de violence? Selon l’image dépeinte par certains médias, peut-être ces chers Tunisiens accueillants et pacifiques sont-ils devenus dangereux? Je dois aller y voir moi-même. Ayant gardé contact avec des amis tunisiens, je savais que le tourisme en avait pris pour son rhume. À force de voir à la télévision et dans les journaux des images de violence, prises sur le vif et présentées en boucle pour faire sensation, les étrangers ont peur! Le tourisme agonise… et l’économie aussi. Le tourisme constitue le moyen de subsistance le plus important pour une grande majorité de Tunisiens. Le touriste s’absente, le chômage augmente, les gens tournent en rond, les familles n’ont pas le nécessaire pour se nourrir… Et malgré tout, des familles amies m’ont invitée à partager leur repas.

Eh bien, je suis de retour en un seul morceau, sans blessures ni traumatismes. J’ai profité à plein de mes neuf merveilleuses journées dans ce coin du monde. Très peu de traces de révolution… Sauf peut-être une certaine fierté et une audace renouvelée chez les jeunes qui ont bâti la transition dans laquelle ils se trouvent. Je suis retournée au sud, à la porte du Sahara. Je me suis installée à Douz. J’ai pu m’y retremper, me « perdre » dans les foules, m’imprégner de la puissance de vie qui habite les Tunisiens et les Tunisiennes. J’y ai retrouvé les odeurs, les couleurs, les saveurs qui m’ont tant manquées. Errer au souk… M’asseoir pour prendre le thé sur la place centrale en observant les gens dans leur quotidien, tout en me laissant caresser par le soleil… Aller marcher dans le sable saharien, pieds nus, seule… Retrouver la voûte céleste avec ses millions d’étoiles (pas de pollution lumineuse)… Partager le plaisir de vivre l’instant présent avec ces gens qui choisissent le bonheur, malgré les difficultés… C’est de cela que mon séjour a été fait.

Je suis profondément touchée par le courage et l’audace qu’ont ces gens pour rebâtir leur merveilleux pays à partir des ressources, parfois bien maigres, qu’ils ont à leur disposition. Les gens de ce peuple fort et accueillant savent faire preuve d’une créativité remarquable pour rebâtir leur pays, attirer les touristes et donner aux étrangers l’envie de venir à leur rencontre.

Plusieurs noms ont été donnés à cet évènement crucial dans la vie de ce coin du monde : la Révolution du jasmin, le Printemps arabe, le Printemps de Tunis, la Révolution tunisienne… Peu importe le nom, ce que je retiens de ce que je viens de découvrir, ce qui me touche profondément, m’allume, me fait vibrer, c’est la Vie en abondance qui transpire de chaque être rencontré. J’ai fait des rencontres profondes, habitées d’espérance, d’idéal, de beauté intérieure. Avec mes yeux d’occidentale peut-être un peu trop gâtée, j’ai d’abord regardé avec compassion ce qui me semblait être une grande pauvreté, avec désespérance ce qui me semblait être un immobilisme politique, avec une certaine crainte les partis politiques religieux radicaux. Puis en tournant mon regard vers le « vrai monde », j’ai découvert une jeunesse et une population qui croient en la Vie, qui osent se dire que tout est possible. Ils s’expriment librement, les journaux publient librement, et malgré ce qui nous est projeté par les médias occidentaux, LA PAIX RÈGNE. Oui, les jeunes s’expriment. Et pourtant, en aucun moment, je ne me suis sentie en danger. En aucun moment, je n’ai craint pour ma sécurité. Au contraire, j’attends avec impatience le jour où j’y retournerai et mon plus grand rêve, une chimère un peu folle, est d’y amener mes 9 enfants… Un jour peut-être pourrai-je leur faire découvrir ce pays du jasmin… Inch’Allah!

CHANTAL FOREST